Entre contraintes fortes et choix assumés, le Conseil départemental de l’Orne a voté son budget 2025. Plus de 441,5 M€ y sont consacrés, préservant la poursuite des investissements d’avenir, dont le Plan collèges (22 M€) et le programme d’aménagement routier (16 M€). Tout en mobilisant 60% du budget pour l’action sociale.
Entre contraintes fortes et choix assumés, le Conseil départemental de l’Orne a voté son budget 2025. Plus de 441,5 M€ y sont consacrés, préservant la poursuite des investissements d’avenir, dont le Plan collèges (22 M€) et le programme d’aménagement routier (16 M€). Tout en mobilisant 60% du budget pour l’action sociale.
Actualité - 13/12/2024
Alors-même qu’aucune disposition gouvernementale n’est connue en matière de financement des collectivités, le Conseil départemental de l’Orne a voté son budget 2025, en cette dernière session plénière de 2024, renonçant à reporter l’échéance à l’année prochaine. « Un choix complètement assumé » par le président, Christophe de Balorre. Il met en avant « des raisons financières », « une question d’organisation en interne et vis-à-vis de nos nombreux partenaires », mais aussi le fait que « décaler le vote du budget au mois de mars ne signifie pas que les mesures nationales puissent être prises en compte à ce moment-là ! »
« Avancer sereinement »
L’inexorable progression des dépenses à caractère social, décidée mais non-compensée par l’État, et la réduction drastique des recettes, également dictée par le pouvoir central, configurent un contexte de plus en plus délicat pour construire le budget départemental. Au prix d’arbitrages partagés, l’Orne parvient toutefois à tirer son épingle du jeu, préservant ainsi une réelle capacité d’investissement.
S’agissant des charges, ce budget 2025 traduit un effort sans précédent : « Le Conseil départemental s’impose à lui-même un principe de réduction des dépenses courantes qui, parallèlement, prévaut pour toutes nos interventions auprès de nos partenaires. C’est la seule manière d’avancer sereinement, dans la crédibilité et en confiance ! », explique le président, Christophe de Balorre.
« Tenir le cap ! »
L’État n’ayant pas voté ses budgets, c’est avec la plus grande prudence que l’Orne a construit le sien, conscient que « des ajustements seront nécessaires pour prendre en compte les conséquences directes des lois de finances à venir ». Les orientations budgétaires, dont les bases ont été validées en septembre, demeurent le socle des prévisions de recettes et de dépenses. Pour garantir l’équilibre, toujours fragile, elles ont été passées au peigne fin et amendées par les différentes commissions thématiques, puis validées en commission des finances.
« Naturellement, nous ne serons ni sourds, ni aveugles, en cas d’urgences avérées. Tout au long de l’année, nous saurons y faire face ! », a insisté le président, rappelant que « dans ce contexte fait de contraintes fortes et d’incertitudes persistantes, nous avons tenu à sanctuariser des secteurs qui impactent directement la vie des Ornaises et des Ornais, et notre rôle de chef de file de l’action sociale et de la solidarité, qu’il s’agisse de la protection de l’enfance ou de l’accompagnement des personnes âgées. » Et Christophe de Balorre de résumer : « Nous tenons le cap que nous nous sommes fixé, responsable et volontaire pour l’Orne, en maîtrisant nos charges de fonctionnement, en poursuivant nos investissements en fonction de nos capacités, tout en préservant notre endettement. »
Dépenses subies
Le respect de principes budgétaires renforcés se traduit par une prévision de dépenses volontairement alignée sur celle des recettes attendues. La progression du budget de fonctionnement s’en trouve particulièrement contenue : +0,66%. Ce préalable impose un effort considérable, face à l’envolée continue des dépenses de solidarité, entièrement subie et très partiellement compensée par l’État.
Pour 2025, qui affiche une hausse de +3,1%, les 195 M€ dédiés au seul volet social représente 60% des charges du budget de fonctionnement du Département, avec notamment l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) et le Revenu de Solidarité Active (RSA). La non-compensation des trois allocations individuelles de solidarités est estimée à 35 M€, qui viennent s’ajouter aux 600 M€ non-compensés par l’État depuis les premiers transferts de compétence en 2002.
« Pour être en capacité d’assumer cette mission sociale et son poids croissant, le Département n’a d’autre choix que de réviser l’ensemble des autres charges de fonctionnement », confie le président de Balorre. Concrètement, dès le 1er janvier 2025, les dépenses courantes de fonctionnement du Conseil départemental sont réduites (-6%) ainsi que l’ensemble des subventions versées (-10%).
« L’optimisation des ressources humaines, qui passe par des redéploiements, par l’acquisition de matériels et d’équipements toujours plus performants » est d’actualité. Tout en « préservant le secteur social où, aujourd’hui encore, de nombreux postes ne sont pas pourvus, malgré les multiples actions de communication engagées pour favoriser ces recrutements ». S’agissant des allocataires du RSA, « les efforts nécessaires seront consentis pour les accompagner ».
Investissements d’avenir : 65 M€
En investissement, le budget sanctuarise 65 M€ de dépenses d’équipements et de subventions. Ce montant est comparable à celui des standards, mais il est en baisse par rapport à 2024, en raison de l’achèvement de programmes d’investissements lourds, dont le Plan Numérique Ornais (PNO) et le grand projet du Haras national du Pin.
« 2025 verra le Conseil départemental poursuivre la mise en œuvre de son Plan collèges (22 M€), pour la rénovation, la réhabilitation, voire la reconstruction de plusieurs établissements. Parallèlement, nous consacrerons des moyens conséquents (16 M€) à la modernisation des infrastructures, tout en continuant à accompagner financièrement nos partenaires sur des projets structurants pour le territoire », insiste le président.
« Notre budget, conjugaison prudente des éléments dont nous disposons et des choix que nous opérons, traduisent sincèrement les moyens que nous consacrerons à l’application de nos politiques sur notre territoire, au bénéfice direct des Ornais, jeunes et aînés », conclut Christophe de Balorre. « Notre responsabilité est désormais de nous y tenir, strictement, afin de préserver nos équilibres financiers pour ne pas obérer l’avenir. »
Plan collèges et jeunesse : 22 M€
Le Conseil départemental confirme sa politique volontariste et dynamique en faveur de la jeunesse ornaise. En témoigne le Plan collèges, dont la mise en œuvre se poursuit. Pas moins de 22 M€ y sont consacrés au budget 2025.
Les collèges Molière (L’Aigle), Jean Monnet (Flers) et Racine (Alençon), où les travaux se poursuivent, seront entièrement réhabilités à l’horizon de l’été 2026.
Le collège Arlette Hée-Fergant (Vimoutiers) est en chantier depuis cet été. Rentrée des élèves dans les nouveaux locaux en septembre 2027, permettant d’achever l’opération en 2028, avec la démolition des bâtiments actuels et la réfection des espaces extérieurs.
Le collège François Truffaut (Argentan) entre en travaux dès cette année 2025, pour la création d’un préau et la rénovation énergétique d’un bâtiment, les élèves pourront à nouveau utiliser dès la rentrée de 2026.
Au collège Sévigné (Flers) des travaux d’extension des blocs sanitaires sont programmés en 2025.
Pour l’ensemble de ces établissements, pas moins de 100 M€ seront investis ; le précédent programme avait également conduit à réaliser 100 M€ d’investissement.
Pour la seule année 2024, le Plan collèges a mobilisé 25,75 M€. En 2025, les investissements sont programmés à hauteur de 15,685 M€.
Chaque réhabilitation ou reconstruction s’inscrit pleinement dans la politique de développement durable du Conseil départemental. Il s’agit de réduire les consommations énergétiques, tout en contribuant à renforcer le confort d’enseignement et la qualité de travail et de vie, pour les élèves, les équipes de direction, les enseignantes et l’ensemble des agents.
Le budget 2025 prévoit 22 M€ d’investissements au titre du Plan collèges, dont :
Restructuration Molière L’Aigle) : 2,7 M€ (projet : 24 M€) ;
Construction Racine (Alençon) : 7 M€ (projet : 34 M€) ;
Restructuration Monnet (Flers) : 2,3 M€ (projet : 20,8 M€) ;
Démolition et reconstruction Hée-Fergant (Vimoutiers) : 1,3 M€ (projet : 21,5 M€) ;
Rénovation bâtiment et préau Truffaut (Argentan) :1 M€ (projet : 2,2 M€).
Hébergement des personnes âgées dépendantes : 8 M€ d’aides à l’investissement (2025-2029)
Le Conseil départemental valide, pour 2025-2029, son plan d’aide à l’investissement dans les Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), le précédent (2020-2024) arrivant à échéance. L’effort est maintenu à hauteur de 1,6 M€ par an, soit 8 M€ sur la période.
La pandémie Covid-19 puis la crise économique ont grandement contrarié l’aboutissement de projets importants dans les EHPAD, ces dernières années. Seules sept opérations ont été retenues et co-financées par le Département, pour une dépense de 2 M€, sur l’enveloppe globale (2020-2024) de 8 M€. « Afin de toujours de mieux répondre aux attentes des résidents et d’améliorer leurs conditions d’accueil, la réhabilitation des EHPAD reste un enjeu majeur dans l’Orne », confirme le président du Conseil départemental, Christophe de Balorre.
Le nouveau règlement d’aide à l’investissement 2025-2029 permet de maintenir le niveau de soutien financier du Département à hauteur du précédent, soit 1,6 M€ par an, pendant sur 5 ans, tout en apportant des ajustements. « Le champ des dépenses prises en compte s’élargit à la rénovation des espaces de vie, tels que les salles d’animation, mais aussi les cuisines. Et il intègre, désormais, une dimension essentielle par rapport à la performance énergétique ; les travaux devront être définis en concordance avec le Plan climat départemental, et ses déclinaisons », souligne le président de Balorre.
Nouveauté, également : tous les EHPAD pourront bénéficier de ce dispositif départemental « Les ressources nouvelles provenant de la tarification différenciée ne permettent pas aux établissements de financer seuls des projets lourds de restructuration. Notre volonté est de n’en laisser aucun au bord du chemin ! », explique Christophe de Balorre.
Parallèlement, le président du Département a réitéré sa volonté de « favoriser, dès lors qu’il est possible, le maintien à domicile des personnes âgées ou en situation de handicap ». L’occasion pour Christophe de Balorre de « remercier chaleureusement tous les bénévoles et salariés qui effectuent un travail de qualité auprès de nos Aînés, notamment les équipes si dévouées de l’ADMR ou de l’UNA. »
Eau et assainissement : 3 M€
« L’eau, comme l’électricité, et un sujet de préoccupation majeure de nos concitoyens et lors des intempéries du mois dernier, nous avons eu à connaître des coupures d’électricité qui ont entrainé l’arrêt des châteaux d’eau ; les réserves ont été vite consommées et l’eau a fini par manquer ! », rappelle le président du Conseil départemental, proposant l’inscription de 3 M€ au programme eau-assainissement 2025. « Nous n’avons pas d’autre choix que d’y consacrer d’importants moyens, en cohérence avec les coûts élevés des travaux. Il nous faut avancer et continuer à accompagner les collectivités, tant pour les réseaux d’adduction d’eau potable que pour les systèmes d’assainissement collectif des eaux usées. »
Toujours dans le domaine de l’eau, le président de Balorre a salué « le remarquable travail conduit par le Syndicat Départemental de l’Eau, tous ses membres, ces temps-ci plus précisément sur le regroupement des syndicats, indispensable pour optimiser la gestion de l’eau, c'est-à-dire sa production, sa distribution et le développement des interconnexions entre les réseaux. Je me réjouis que nos réflexions, bien avancées, portent leurs fruits, puisque plusieurs réorganisations sont déjà engagées, notamment sur les secteurs d’Argentan, de Sées et dans le Perche. »
La séance du Conseil départemental en bref…
Les agents à l’honneur. À l’ouverture de la séance, le président est revenu sur l’épisode neige-verglas des 20 et 21 novembre : « Je veux saluer nos agents, qui ont fait un travail formidable. Ils ont salé, déneigé, dégagé les branches et les arbres sur les routes, jour et nuit ; ils l’ont fait en partenariat avec les communes et leurs élus, qui ont ouvert leurs salles pour les sinistrés du train, à Argentan, ou de la route, à Tinchebray. (…) Je tiens à souligner l’engagement de nos agriculteurs, qui sont intervenus, également, pour dégager les voies. J’ai reçu de nombreux messages de remerciements et de félicitations, que je n’ai pas manqué de partager avec nos équipes, que je souhaite mettre à l’honneur, ce matin. »
Poumons verts. La programmation budgétaire de la politique départementale en faveur des Espaces naturels sensibles (ENS) a conduit le président à rappeler combien « nos ENS sont les « poumons verts » de notre département. Ils constituent de formidables outils de préservation de la biodiversité, qu’il s’agisse de la faune ou de la flore. (…) Outils pédagogiques de qualité pour nos jeunes, qui sont associés à de nombreuses visites, les ENS demeurent, naturellement, des outils touristiques majeurs en lien avec notre remarquable réseau de « voies vertes », très fréquentées et appréciées. »
Coup de pouce aux investissements agricoles. « Nous mesurons les difficultés croissantes qui assaillent la profession et nous comprenons les vives inquiétudes du moment », a assuré Christophe de Balorre, saluant « la mobilisation de la commission agriculture du Conseil départemental, mais aussi ses efforts de pédagogie vis-à-vis du monde agricole, que le Département soutient concrètement, notamment au travers de sa politique d’aides aux petits investissements, que nous avons souhaité reconduire. Elle est aussi utile qu’appréciée ! »
Le (p’tit) Tour dans l’Orne ! Le jeudi 10 juillet 2025, l’Orne verra passer le Tour de France. « Bien que nous n’accueillions pas d’étape, nous pourrions saisir l’occasion, en relation avec les communes concernées, pour organiser des d’animations et des actions de promotion de notre département », relève le Christophe de Balorre.
Et le président d’ajouter : « Cette traversée de l’Orne promet d’être animée. Christian Prud’homme, lui-même, en parle déjà mieux que quiconque : « Il s’agit de l’étape de plaine la plus casse-pattes de l’histoire récente du Tour, avec plus de 3.500 mètres de dénivelé positif. On ne parle pas par hasard de la Suisse Normande, dont le peloton va explorer toutes les rugosités. » D’ores et déjà, dans le cadre du Passeport du civisme, le Conseil départemental entend « associer concrètement à l’évènement les collégiens volontaires ».