Engagés début octobre, les travaux d’exploitation des taillis sur la voie verte La Véloscénie, de La Mesnière à Sablons-sur-Huisne, se poursuivent. La mise en sécurité de l’itinéraire s’achèvera fin février.
Engagés début octobre, les travaux d’exploitation des taillis sur la voie verte La Véloscénie, de La Mesnière à Sablons-sur-Huisne, se poursuivent. La mise en sécurité de l’itinéraire s’achèvera fin février.
Actualité - 07/02/2024
C’est l’état sanitaire des arbres, qui a conduit le Conseil départemental à lancer l’opération d’entretien des taillis bordant la voie verte entre La Mesnière et Sablons-sur-Huisne (38 km). Certains risquaient de chuter, mettant en danger les usagers ; d’autres, porteurs d’une maladie, la chalarose, menaçaient de contaminer leurs voisins, de proche en proche.
La sécurité des usager
Le Département assure la gestion de La Véloscénie, ouvrage majeur pour le territoire, après la dissolution en 2020, par arrêté préfectoral, du syndicat mixte qui en avait la charge. L’important linéaire de haies, qui borde de part et d’autre cette voie verte, n’avait quasiment jamais fait l’objet de travaux de gestion. Cette situation est à l’origine des nombreuses chutes d’arbres, depuis ces alignements vieillissants ou malades pour certains, mettant en péril la sécurité des usagers.
Dans ce contexte particulier, l’expert forestier Selvans a été sollicité, afin d’encadrer un chantier important, visant plusieurs objectifs : la mise en sécurité des usagers, par le traitement des sujets menaçant de tomber ou porteurs d’une maladie, telle la chalarose du Frêne, et la régénération des haies vieillissantes, permettant à des sujets d’avenir d’évoluer durablement et favorisant une densification des alignements par le recépage.
« Favoriser la biodiversité »
« Même si le chantier a une envergure inhabituelle, qui peut légitimement interpeller, il s’agit bien d’une exploitation de taillis qui exclut tout arrachage. Et les travaux conduisent à réaliser des arbres têtards, lorsque cela est possible, afin de favoriser la biodiversité », note le président du Conseil départemental, Christophe de Balorre, en visite sur site. Et d’expliquer : « Cette opération a été conduite en privilégiant la concertation, notamment sur le terrain, et la communication, principalement avec l’appui de la presse locale. Chaque commune a reçu une déclaration préalable courant décembre 2022. Les autorisations obtenues ont été affichées, comme le prévoit la loi. Dans le courant de l’année 2023, chaque propriétaire riverain qui le souhaitait a été rencontré individuellement et le projet a été adapté, dans la mesure du possible. »
Conclusion du président de Balorre : « C’est avec la plus grande vigilance que cette opération est conduite, en veillant à ce que nos linéaires de haies soient préservés et correctement gérés sur un pas de temps long. »
Circuits-courts énergétiques
L’opération de recépage en cours, au titre d’un entretien classique tout à fait adapté aux variétés champêtres, vise à leur donner des perspectives de durabilité. Ayant pris quelques semaines de retard, à cause des intempéries, le chantier conduit par l’entreprise Bema devrait s’achever fin février.
L’ensemble du bois récolté, pour une quantité estimée à 3 000 tonnes, sera valorisé en plaquettes. De quoi alimenter des chaufferies en local, au titre de la promotion du « circuit-court énergétique ».
Aux beaux jours, interviendra la réfection de la couche de roulement, après curage de fossés et arasement des accotements. Ultime étape visant, également, à accroitre la sécurité et le confort des usagers de la voie verte, de plus en plus nombreux.
La Chalarose, c’est quoi ?
« La Chalarose et une maladie liée à la présence d’un champignon invasif : Hymenoscyphus fraxineus.
Ce phénomène de dépérissement des frênes a été observé en Pologne au début des années 1990, puis s’est étendu dans de nombreux pays d'Europe, dont la France en 2008 ; à ce jour seules les régions côtières de la Méditerranée sont épargnées.
La Chalarose provoque des dépérissements importants de cime pouvant conduire à la mort de l’arbre. Les arbres symptomatiques présentent des nécroses « brun orangé » sur les feuilles et tiges, des mortalités de branches et, dans les sites les plus infectés, des nécroses au collet. Au stade semi-gaulis, les taux de mortalité sont très élevés, affectant sévèrement la régénération naturelle.
La propagation de cette maladie, apparue dans le nord-est de la France, est de 60 à 70 km par an, environ. Notre région est fortement impactée depuis 2011. Le diagnostic préalable réalisé par un expert forestier a mis en évidence la présence de Chalarose sur les frênes situés en bord de voie verte, notamment entre Courgeoût et Mortagne-au-Perche.
À quelques exceptions près, une grande majorité des frênes est récoltée pour stopper ou prévenir leur dépérissement présent et futur. L’expérience acquise par les forestiers et scientifiques, montre que le développement de la Chalarose est irrémédiable.