Sable d’un côté et enrobé de l’autre pour le revêtement de la voie verte

Au moment où la question n’en finit pas d’agiter les uns et les autres, le Conseil départemental aurait-il trouvé la bonne réponse ? La meilleure, plutôt ! Alors que deux options s’offraient à lui pour le revêtement de la voie, sable ou enrobé, c’est tranché : sable d’un côté et enrobé de l’autre.

Après de longues années sans entretien, d’importants travaux s’imposaient sur la voie verte traversant le Perche, notamment au niveau des haies et de la couche de roulement. C’est d’abord pour des raisons de sécurité, que le Conseil départemental a engagé cette opération d’entretien des taillis entre La Mesnière et Sablons-sur-Huisne (38 km). Certains arbres risquaient de chuter, mettant en danger les usagers ; d’autres, porteurs d’une maladie, la chalarose, menaçaient de contaminer leurs voisins, de proche en proche.

Lancée fin 2023, en période hivernale et hors séquence de nidification, pour préserver la biodiversité, la taille des haies est à présent terminée. Place, désormais, aux travaux préparatoires à l’application du revêtement, qui se poursuivent : curage des fossés, décapage de la bande de roulement, nivellement, compactage. Ils s’achèveront dans les prochaines semaines.

Concernant la nature du revêtement, deux options s'offraient au Conseil départemental : sable ou enrobé. « Chacune présente des avantages et des inconvénients, que nous avons soigneusement étudiés. Et une concertation a été menée avec les principaux acteurs locaux, mettant en lumière différentes positions, parfois évolutives, souvent contradictoires », explique le président du Conseil départemental, Christophe de Balorre.

La synthèse est ainsi résumée par les services du Conseil départemental : « L'enrobé présente des avantages principalement liés à sa durabilité – durée de vie estimée à 20 ans – et un besoin en entretien limité : bilan carbone et coût financier plus faibles après 7 ans, nouveaux usages favorisés (déplacements domicile travail, rollers…). » À noter, également, les témoignages de personnes à mobilité réduite (PMR), rappelant que « l’enrobé est naturellement plus confortable pour se déplacer en fauteuil roulant ». S’agissant du sable, il présente un aspect plus "naturel" et facilite d'autres usages (équestre...).

En lançant la concertation, pour faire émerger un choix entre « enrobé » ou « sable », le Conseil départemental s’assurait de cristalliser les critiques de « défenseurs de l’environnement ». Tous se mobilisent contre l’enrobé, alors-même que l’Association française pour le développement des véloroutes et des voies vertes, mais aussi France nature environnement, démontrent, à l’inverse, qu’il s’agit de la solution « la plus vertueuse au plan écologique »…

« À l’issue d’une large concertation, la solution d’un revêtement différencié selon les territoires satisferait la plupart des usagers. Nous envisageons donc d’opter pour un sable compacté sur la Communauté de communes « Coeur de Perche », et un enrobé bas carbone sur la Communauté de communes « Pays de Mortagne-au-Perche », annonce Christophe de Balorre. Cela permettrait sur le secteur de Mortagne de faire cohabiter toutes les pratiques du vélo (cyclotourisme, vélotaf, promenade familiale, …) et PMR avec des usages urbains (promenade, roller, trottinette électrique...) pour lesquels l'enrobé est plus adapté. »

La mise en oeuvre du sable compacté pourra intervenir avant la période estivale. Quant aux travaux d’enrobé, ils devraient être effectués après l’été. « Ces deux étapes distinctes ne remettent absolument pas en question l’utilisation de la Véloscénie, qui sera praticable dans l’intervalle. Tout comme elle sera accessible tout prochainement, lorsque le fond de forme sera achevé. », note le Conseil départemental.